Candide ou l'Optimisme de Voltaire
Candide
est pris dans une tempête de neige et connaît la faim et le froid.
Il est enrôlé de force comme soldat de l'armée bulgare. I prend la
fuite. Capturé, il est condamné à recevoir quatre mille coups de
bâton. Il échappe de justesse à la mort. Il assiste alors à la
guerre et à ses massacres : c'est "une boucherie héroïque".
Candide déserte et fuit jusqu'en Hollande. Il y découvre
l'intolérance, et notamment l'hypocrisie sectaire d'un prédicateur
huguenot. Il retrouve Pangloss rongé par la vérole. Son ancien
précepteur a des allures de gueux. Il lui apprend que le beau
château du baron Thunder-ten-Tronckh a été détruit et que Cunégonde a
été violée et éventrée par les soldats bulgares. L'armée bulgare a
également tué le baron, la baronne et leur fils. Candide et Pangloss
sont recueillis et embauchés par Jacques, un bon anabaptiste qui les
emmène au Portugal où le réclame son commerce. Hélas, au large de
Lisbonne, leur navire connaît une horrible tempête. Le bateau du
généreux négociant est englouti et ce dernier périt dans le naufrage.
Candide et Pangloss en réchappent par miracle. Dès leur arrivée à
Lisbonne, se produit un épouvantable tremblement de terre. Candide
et Pangloss participent eux opérations de sauvetage, mais nos deux
héros sont arrêtés pour propos subversifs et déférés à
l'Inquisition. Pangloss est pendu et Candide flagellé. Une vieille dame
le soigne et le mène de nuit dans une maison isolée. Il est présenté
à une superbe femme : Cunégonde. Elle lui confirme qu'elle a été
violée et éventrée, et que c'est par miracle qu'elle est encore en
vie : "on ne meurt pas toujours de ces deux accidents".
Cunégonde est devenue à la fois la maîtresse de Don Issachar, un
banquier juif et du grand inquisiteur de Lisbonne. Menacé par ses deux
rivaux, "le doux Candide", parvient à les tuer. Candide,
Cunégonde et la vieille dame s'enfuient alors en direction de Cadix.
Ils arrivent à Cadix au moment où un bateau s'apprête à partir en
Amérique latine. Son équipage est chargé d'aller y combattre la
rébellion qui règne contre les rois d'Espagne et du Portugal. Candide
parvient à se faire engager. Il embarque avec Cunégonde, la vieille
dame et deux valets. Lors de la traversée, la vieille dame raconte
son aventure. Fille d'un pape et d'une princesse, elle a grandi " en beauté, en grâces, en talents, au milieu des plaisirs, des respects et des espérances..."
Puis elle a connu une suite épouvantable de malheurs :
l'empoisonnement de son fiancé, l'enlèvement de sa mère, sa vente à des
marchands d'esclaves. Elle s'est retrouvée prisonnière dans un fort,
puis elle est devenue l'esclave d'un seigneur moscovite qui l'a
batttue. Elle finira par devenir la servante de Don Issachar qui la
met à disposition de Cunégonde à qui elle se lie.
Quelques Citations de Candide
Résumé de Candide ou l'Optimisme de Voltaire
Le jeune Candide, dont le nom traduit à la fois la naïveté et la crédulité vit dans le "meilleur des mondes possibles" chez son oncle, le baron de Thunder-ten-Tronckh.
Enfant
naturel, Candide mène une existence heureuse dans cet univers
idyllique : Le baron et la baronne de Thunder-ten-Tronckh possèdent en
effet "le plus beau des châteaux". Candide est ébloui par la
puissance de son oncle, et par les sophismes lénifiants du docteur
Pangloss, le précepteur. Il admire également Cunégonde, la fille du
baron. Tout bascule le jour des premiers ébats de Candide et de
Cunégonde. La réaction du baron est brutale, Candide est banni et chassé
de cet Eden. Il se retrouve dans "le vaste monde".

Suite
à ce récit, la vieille dame demande aux autres passagers de
raconter leur histoire. Les récits s'enchaînent, plus noirs les uns que
les autres. Candide commence à prendre conscience que le mal existe
sur cette terre.
A
peine arrivés à Buenos Aires, Candide et Cunégonde sont à nouveau
séparés. La vielle dame conseille en effet à Cunégonde de rester auprès
du gouverneur qui s'est épris d'elle et à Candide de fuir
l'Inquisition qui a retrouvé sa trace. Candide part avec son valet
Cacambo se réfugier chez les jésuites du Paraguay. Ils y retrouvent
le frère de Cunégonde, lui aussi miraculeusement rescapé. Le baron
évoque son miracle : Alors qu'on allait l'enterrer, le battement de
sa paupière l'a sauvé. On l'a soigné et guéri. Sa beauté, fort
appréciée, lui a valu une grande fortune. Mais le jeune baron refuse
qu'un bâtard puisse épouser sa sœur et frappe Candide du plat de
son épée. Celui-ci se défend et le tue d'un coup d'épée.
Candide
et Cacambo reprennent la fuite et se retrouvent dans un pays
inconnu. Il sont faits prisonniers par les indigènes et sont à deux
doigts d'être mangés. Ils ne doivent leur salut qu'à la verve et à
l'habileté de Cacambo. Ils sont graciés.
Ils
se dirigent alors vers Cayenne, à la recherche de la colonie
française. Ils souffrent de la faim. Un jour, ils découvrent un canot
sur une rivière. Ils montent à bord et se laissent porter par le
courant. Le canot emprunte une voûte secrète. Candide et Cacambo se
retrouvent sous terre, dans une magnifique contrée, l'Eldorado, "le pays où tout va bien"
: un pays où les repas sont délicieux, les mœurs pacifiques, la
population heureuse , la religion tolérante et le souverain
humaniste. Mais nos héros sont trop vaniteux pour se satisfaire de cet
univers idéal. Ils souhaitent revenir en Europe avec l'espoir
d'éblouir Cunégonde et le monde entier de leur récit et de leur
richesse. Le souverain du royaume en effet les laisse partir avec
cent moutons chargés de nourriture, de pierres précieuses et d'or. Il
les met aussi en garde : le bonheur ne se trouve ni dans les pierres
précieuses ni dans l'or.
Candide
et Cacambo retrouvent le monde. Pendant plus de trois mois, ils
marchent dans les marais, les déserts et au bord des précipices. Leurs
moutons meurent les uns après les autres. Lorsqu'ils arrivent à
Surinam, ils n'ont plus que deux moutons. Ils rencontrent alors un
esclave noir atrocement mutilé. Ceci révolte Candide et l'amène à
donner une autre définition de l'optimisme : " la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal".
Nos
deux héros se séparent : Candide envoie Cacambo racheter Cunégonde
au gouverneur de Buenos Aires , tandis qu'il ira l'attendre à Venise.
Mais
Candide se fait duper et voler par un marchand qui lui prend ses
deux derniers moutons et s'embarque pour Venise sans l'attendre. Il
parvient finalement à trouver un vaisseau en partance pour Bordeaux
et s'embarque en compagnie d'un pauvre savant persécuté à qui il
paye son voyage. Il a l'espoir que ce compagnon puisse le "désennuyer" durant le traversée.
Sur
le bateau qui les emmène à Bordeaux Candide et Martin, le savant
discutent du bien et du mal et de la nature de l'homme. Martin lui
indique qu'il est convaincu de la prédominance du Mal sur le Bien .
Et comme pour illustrer son propos, ils assistent un combat entre un
navire espagnol et un vaisseau hollandais . Ce dernier coule et une
centaine d'hommes se noient. Ce combat est pour Martin l'illustration
des rapports humains de la façon dont " les hommes se traitent les uns les autres."
Après
son arrivée à Bordeaux, Candide préfère se rendre à Paris qu'à
Venise. Il n'y connaît qu'amertume et déception : un abbé retors et de
fausses marquises et une fausse Cunégonde qui se révèlent être de
vraies voleuses . Il se fait même injustement arrêter et ne parvient
à s'enfuir qu'en soudoyant un officier de police.
Il embarque alors en compagnie de Martin pour l'Angleterre. Il assiste à l'exécution d'un amiral condamné pour " n'avoir pas fait tuer assez de monde." Finalement, il refuse de débarquer en Angleterre et demande au capitaine du bateau de l'emmener directement à Venise.
A
Venise, il ne retrouve ni Cacambo, ni Cunégonde mais tombe sur
Paquette, l'ancienne suivante de la Baronne de Thunder-ten-Tronckh. Elle
vit en compagnie d'un moine, Giroflée. Ses confidences et celles du
moine font apparaître à Candide des misères cachées. Candide décide
alors de rendre visite au seigneur Pococurante qui a la réputation
de n'avoir jamais eu de chagrin.
Le
jeune héros s'émerveille de l'univers et de la personnalité de son
hôte. Pourtant celui-ci évoque a demi-mot le dégoût et la lassitude du
blasé. Candide ressort pourtant de cet entretien avec l'impression
que le seigneur Pococurante est "le plus heureux de tous les hommes",
car affranchi des biens matériels. Martin, lui, est plus
pessimiste, il estime que ce seigneur est écœuré de tout ce qu'il
possède.
Au
milieu d'un souper de carnaval, alors que Candide dîne avec six
malheureux anciens rois qui ont perdu leur royaume, il retrouve Cacambo
qui est devenu esclave. Il lui apprend que Cunégonde l'attend sur
les bords de la Propontide, près de Constantinople. Elle aussi est
devenue esclave et est devenue très laide.
Candide
se rend à Constantinople . Sur la galère, il croit reconnaître
parmi les galériens le docteur Pangloss et le jeune baron ( tous deux
mal tués). Il les rachète au capitaine du navire.
Les
deux anciens galériens racontent leurs aventures, mais le récit de
leur malheurs ne perturbe pas candide qui est toujours convaincu que " tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes."
Candide
retrouve Cunégonde, et il est saisi d'horreur à la vue de cette
femme hideuse et défigurée. Il la rachète ainsi que la vieille femme. Il
ne l'aime plus, mais l'épouse " par bonté" malgré le refus répété de son frère.
Candide
se débarrasse du jeune baron en le renvoyant aux galères . il
achète avec ses derniers diamants une modeste métairie où viennent se
réfugier Paquette , le frère Giroflée, Pangloss, Martin, Cunégonde
et Candide. Un sage vieillard leur conseille le travail qui "éloigne de nous trois grand maux, l'ennui , le vice et le besoin".
Candide en arrive à cette conclusion qui recueille l'assentiment de tous ses compagnons : " il faut cultiver son jardin."Quelques Citations de Candide
Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il
prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que,
dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le
baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des
baronnes possibles.
Les malheurs particuliers font le bien général; de sorte que plus
il y a de malheurs particuliers et plus tout est bien.
Tout est bien, tout va bien, tout va le mieux qu'il soit possible
Je n'ai que vingt arpents, répondit le Turc ; je les cultive avec
mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui,
le vice, et le besoin. "
Travaillons sans raisonner, dit Martin ; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable.
Toute la petite société entra dans ce louable dessein ; chacun se
mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup.
Cunégonde était à la vérité bien laide ; mais elle devint une
excellente pâtissière ; Paquette broda; la vieille eut soin du
linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service ; il
fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme ; et
Pangloss disait quelquefois à Candide : " Tous les événements sont
enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin, si vous
n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied
dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été
mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied,
si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous
n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne
mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. -- Cela est
bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. Travaillons sans raisonner, dit Martin ; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable.
Source bibliographique
Candide de Voltaire, Michel et Jeanne Charpentier (Balises, Editions Nathan)
Kléber Haedens Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Le Robert des Grands Ecrivains de langue française
Kléber Haedens Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Le Robert des Grands Ecrivains de langue française